Vendredi 21 mars, l’aéroport d’Heathrow a été paralysé. 1 350 vols ont été annulés ou déviés, impactant 300 000 passagers et interrompant le transport de marchandises d’une valeur de plusieurs millions de livres sterling. Les gros titres et les commentaires qui ont suivi ont tous conclu à la même chose : « Des leçons doivent être tirées.» La nature exacte de ces leçons reste toutefois sujette à débat. Paul Brickman, de Crestchic, explore les enseignements que les entreprises et autres sites où l’alimentation électrique est essentielle peuvent tirer de la crise.

Heathrow : Ce que nous savons
Le secrétaire à l’Énergie, Ed Miliband, a chargé l’opérateur indépendant du système énergétique national (NESO) d’enquêter et d’évaluer la résilience énergétique du Royaume-Uni. Des leçons doivent être tirées.

Au moment de la rédaction de cet article, les dernières informations suggèrent que l’incendie s’est déclaré dans un transformateur du poste électrique de North Hyde de National Grid. Alors que les accusations continuent de fuser et qu’une enquête nationale est en cours de lancement, nous ne savons toujours pas exactement ce qui s’est passé lors de la panne de courant et, surtout, pourquoi l’un des aéroports les plus fréquentés au monde a été hors service pendant presque une journée entière.

Quelle qu’en soit la cause, l’aéroport est resté fermé pendant plus d’une journée. Cet incident constitue un véritable signal d’alarme. Outre un coup dur pour l’économie – dont les retombées pourraient se chiffrer en milliards de livres sterling –, cette panne soulève des questions sans réponse quant à la résilience des infrastructures électriques d’autres sites critiques.

Qu’en est-il du système de secours ?

Des sources suggèrent que l’aéroport disposait d’une alimentation de secours, comprenant des générateurs diesel, des batteries et un générateur à biomasse. Cependant, cette alimentation de secours ne suffisait qu’à alimenter les systèmes critiques, tels que les équipements d’atterrissage et les feux de piste. La demande électrique d’Heathrow étant estimée à environ 40 MW, il n’est pas surprenant que l’alimentation de secours ne puisse pas assurer le fonctionnement des escaliers mécaniques, des passerelles et des tapis à bagages. Mais est-ce vraiment le cas ?

DC Byte a signalé que les centres de données Virtus London 2 et Ark Union Park, qui consomment environ 50 mégawatts (MW), étaient connectés à la même sous-station de North Hyde qui a provoqué l’arrêt brutal de Heathrow. Pourtant, aucun des deux n’a subi de panne de courant. Pourquoi ? Le secteur des centres de données a des objectifs stricts. L’objectif de disponibilité de 99,999 % et les coûts exorbitants des temps d’arrêt font que l’industrie est réticente au risque. Ils sauvegardent leur alimentation réseau à 100 %, voire plus, avec une redondance suffisante pour garantir leur fonctionnement en cas de panne.

Commencez par les bases, puis progressez

Il est largement admis qu’il faut en tirer des leçons. Voici donc un point de départ pour dix entreprises : pour atteindre une véritable résilience énergétique, l’alimentation de secours doit être dimensionnée en conséquence. Le nouveau centre de données ARK serait équipé de 12 générateurs de secours, ce qui suggère que les temps d’arrêt ne sont pas un coût qu’elles sont prêtes à assumer.

Tout d’abord, identifiez les charges critiques. De quoi votre entreprise a-t-elle besoin pour rester opérationnelle ? Calculez leur consommation électrique totale, tenez compte de l’autonomie souhaitée et ajoutez une marge de sécurité pour garantir une capacité suffisante face aux fluctuations imprévues. Mieux encore, faites appel à des experts.
Une fois vos systèmes d’alimentation de secours en place, il est essentiel de garantir leur bon fonctionnement. Un commentaire d’Ed Miliband suggérait que l’incendie « semble avoir mis hors service un générateur de secours ». Bien que nous ne sachions pas encore si les générateurs de secours sont réellement tombés en panne, la maintenance et les tests des générateurs de secours constituent un élément essentiel de la résilience énergétique.

Pour que votre alimentation de secours fonctionne, il est essentiel de la tester avec un banc de charge.